mercredi 13 décembre 2006

Création

Si on vous demande qui est Barbara Millicent Roberts, saurez-vous dire de qui il s'agit ?
Par contre, si on vous demande qui est Barbie, beaucoup de gens répondront par l'affirmative. En réalité, on parle de la même "personne" puisque Barbie est le diminutif de Barbara.
Cette Barbara Millicent Roberts est la fille de la créatrice de la célèbre poupée Barbie. En effet, c'est dans l'imagination de Ruth Handler, l'épouse du PDG de la société de jouets américaine Mattel, que naît cette poupée.
Cette mère de trois enfants : Ken, Skipper et Barbara; remarque que ses enfants préfèrent jouer avec des poupées en papier qui représentent des femmes adultes plutôt qu'avec leurs poupées habituelles représentant des enfants.
Ruth Handler prend son inspiration de la poupée allemande, Lili. Cette Lili est l'héroïne sexy d'une bande dessinée populaire diffusée par le quotidien Bild Zeitung, en Allemagne.
Bien que l'idée vienne de Madame Handler, nous devons la célèbre silhouette de Barbie® à deux hommes de l'entreprise Mattel, le designer Jack Ryan et le co-designer Bill Barton. Ce sont eux qui ont décidé de créer une fille sexy d'âge indéterminé, mais aux formes rappelant celles d'une adolescente.
La sortie officielle de Barbie était le 9 mars 1959 à l'American Toy Fair (foire du jouet) à New York.

Pour mieux comprendre d'où provient l'idée de création de ce genre de poupée, et d'où vient son succès, nous allons nous intéresser au contexte de l'époque

Le contexte de la création

Dans les années 50, les Etats-Unis sont en guerre froide. Pendant cette période, il y a une glorification et une exploitation des valeurs incarnées par la famille, la maternité et l'enfance.
Une importance toute particulière est donnée à un moment de la vie : l'adolescence. On considère que l'adolescent a une représentation de la vie qui lui est propre....
Il y a une véritable exploitation commerciale de sa culture, il est devenu une véritable star.
Nous assistons par conséquent à une diffusion de deux modèles de beauté féminin par le cinéma : la femme voluptueuse et la beauté adolescente (lorsque la jeune fille n'est plus enfant mais n'est pas encore femme). La combinaison de ces deux modèles nous donne une jeune fille au côté enfantin et au sex-appeal de la femme voluptueuse...Tiens, ça ne rappel pas quelqu’un ?
A la fin de la guerre, nous assistons au baby-boom. Ce phénomène a fortement augmenté la production de jouets et de jeux. Cette industrie prend de plus en plus d'ampleur et contribue grandement à la consommation de masse.

Après l'énonciation du contexte de l'époque, nous pouvons comprendre le succès qu'a eu la poupée Barbie, aux Etats-Unis. Elle incarne tout ce qui peut être envié.
Nous allons approfondir différentes caractéristiques de cette première poupée afin de mieux comprendre pourquoi elle plaît tellement.

La première poupée Barbie

Il faut tout d'abord remarquer une différence plutôt flagrante entre Barbie et les autres poupées de l'époque. Barbie est "sexy", c'est une pin-up, elle n'a strictement rien à voir avec une poupée enfant.
Barbie représente un mannequin vedette dans la vingtaine, à la pointe de la mode. Elle est une figurine blonde aux traits européens et au corps rappelant celui d'une adolescente. Elle possède néanmoins des proportions corporelles que l'on peut qualifier de très avantageuses : une poitrine opulente, une taille fine ainsi que de longues jambes. Nous remarquons bien ici que toutes ces mensurations sont totalement à l'encontre du style rond et asexué des poupées de l'époque.
Cette poupée de 28centimètres de haut, sans père ni mère, est un objet emblématique de cette période et de cette nouvelle culture de consommation. Elle représente les valeurs de la modernité : le rêve américain, la société démocratique, l'éternelle jeunesse, les stars...
Nous pouvons retrouver chez elle plusieurs caractéristiques physiques de certaines célébrités de l'époque, comme Brigitte Bardot, Elizabeth Taylor et surtout Marilyn Monroe dont les créateurs se sont inspirés.
Pour sa première présentation en 1959, nous l'avons découvert dans son maillot de bain rayé noir et blanc, plus avantageux quant à sa présentation à la télévision qui était en noir et blanc. Nous avons également vu apparaître, durant cette même année, d'autres pièces de garde-robe, celles-ci constituent des stéréotypes déterminants du mode de vie d'une jeune fille élégante dans un confort total.



Si la Barbie® des années 1960 possédait tout les éléments du succès, il est intéressant de se pencher sur les causes du maintien de ce succès pendant plus de 40 ans…

Barbie toujours en vogue

La poupée Barbie doit principalement son succès à sa constante actualisation : elle ne faillit jamais à son rôle qui est de représenter les mœurs et idéaux de la société.

En effet, lancée à New York en 1959, elle reflète immédiatement l’idée du mannequin vedette à la pointe de la mode. Elle s’adaptera à l’évolution des modes et des courants sociologiques : la sophistication des années 60-70, la libération des années 70-80, l’ouverture et un certain classicisme des années 80-90, et le cocooning des années 2000.

Etudiante dans les années 70, ses activités sont, au début, caractéristiques des teenagers : elle fait du baby-sitting, elle va danser…
Elle fait ensuite carrière dans les années 80 ; En effet avant cette époque, Barbie est restée fidèle à l’idéal féminin des années 50 : à l’écart de toute activité professionnelle.
De nos jours, la poupée Barbie exerce presque toutes les professions (médecin, vétérinaire, stewardess, astronaute… et même pompier) ; elle représente ainsi tous les rêves des enfants qui jouent avec cette poupée.
Et récemment, a vu le jour une Barbie candidate à la présidence, défendant les couleurs du « Parti des filles » ; avec un programme (la paix dans le monde, aider les pauvres et les sans-abri, le soin des animaux), défini par sondage auprès d’enfants.

Les fils conducteurs de sa « personnalité » seront cependant toujours conservés : elle pratique le sport et suit toujours la mode. es différents changements physiques sont souvent mineurs mais significatifs : ils tiennent aux cheveux, à la taille, à la couleur et surtout aux costumes (d’ailleurs également conçus pour conquérir la plus grande part de marché, ils sont de trois types : « un style économique, un style de prix moyen, un style couture »).



Année 1959 :La toute première Barbie est soit brune, soit blonde (cependant, peu à peu la poupée blonde va s’imposer).Son regard est baissé ; ce qui représente la soumission des femmes de cette période.

Les années 60 : Quand le monde traverse les mythiques années 60, l’univers de la mode et du paraître est omniprésent ; on parle de nouvelle esthétique, de nouvelle morale.
Et surtout, on opte pou la « Jacky Kennedy attitude »

1961-Son visage s’adouci et ses sourcils sont plus accentués.

1963-Barbie change de visage grâce à des perruques interchangeables

1967-Elle devient plus souriante, elle a le regard plus droit et les cheveux plus longs.
àL’entreprise Mattel met sur le marché, et ce pour la première fois, une poupée noire : Francie, à laquelle s’ajoutent ensuite Marina l’asiatique, Teresa l’hispanique et Christie et Steven le couple de noirs (notons qu’à ce jour, il existe une Barbie pour à peu près tous les groupes ethniques du monde).

Cependant, au départ, la poupée noire Francie n’était qu’une version en couleur, peu typée de la poupée Barbie. Et ce n’est qu’en octobre 1991 qu’arrive une nouvelle série de poupées noires Shani, plus typées.

Les années 70 :Suite aux événements historiques de la fin des années 60 (protestations ouvrières et étudiantes, grèves, guerre du Vietnam), les mentalités sont bouleversées. On brise les conventions et on opte pour l’égalité des sexes : Barbie devient « Miss astronaute » ou pilote de l’Us Air Force.

On laisse aussi une place dans la mode féminine pour le pantalon. Poupée adulte et féminine, Barbie avait anticipé la libération sexuelle les années 70.

1971- Barbie et Ken apparaissent bronzés dans la série dite « Malibu ».

1972- Mattel crée pour la première fois des Barbies® à l’effigie de vedettes (Scarlett O’Hara).

1975-Mattel met au point la Barbie « Growing up skipper » : grâce à un système de rotation des bras, elle s’allonge et sa poitrine se développe. La réaction des féministes fût vive et la poupée fût retirée du marché 2 ans plus tard.
1973-A cette date, Ken subit de nombreux changements : cheveux plus longs, apparition de barbe, moustache et pattes. Et surtout au cours de son évolution, la poupée masculine devient de plus en plus musclée et tend à se féminiser dans les années 2000.

1975-Mattel met au point la Barbie « Growing up skipper » : grâce à un système de rotation des bras, elle s’allonge et sa poitrine se développe. La réaction des féministes fût vive et la poupée fût retirée du marché 2 ans plus tard.

Les années 80-90 :Barbie continue à s’adapter à nos comportements sociaux et se veut représentante de chacun (verra le jour une Barbie serveuse chez MacDonald)
Ces années seraient donc placées sous le signe de la tolérance : on verra par exemple arriver sur le marché des poupées ambassadrice de l’Unicef.

1986-Mise sur le marché de Poupées ayant toutes un handicap.

1998-On donne à Barbie des joues plus rondes, un maquillage plus léger, des cheveux raides et une petite frange.

Les années 2000 :
-2001: Son corps est relooké : hanches plus larges, poitrine plus menue, nombril et taille plus souples (même si ses mensurations restent presque improbables à échelle humaine : 95 de tour de poitrine, 56 de tour de taille et 82cm de tour de hanche).

-2003: Depuis deux ans, l’Arabie Saoudite ainsi que l’Iran interdisent la vente des poupées dites aux « tenues honteuses », « symbole de l’occident pervers ». C’est pour combler ce vide que fût lancée en 2003, Fulla une poupée musulmane. La poupée sera « toujours célibataire, ne découvrira jamais ses jambes ni ses bras », elle ne sera que professeur ou médecin (« métiers respectables pour les femmes ») dit son créateur Fawaz Abidin.

- 2003:Sur le marché très lucratif des poupées mannequins, une petite nouvelle, Emme, a un atout qui devrait, selon ses créateurs, ranger sa principale concurrente Barbie au fond des placards : ses hanches et ses rondeurs.

-La poupée copie les formes rondes du top modèle du même nom (Melissa Miller) qui pèse 86 kg et s’habille en taille 44.Tant Melissa que le créateur de la poupée, Robert Tonner, assurent que ses mensurations ne sont pas « hors normes » mais « normales », notamment comparées aux standards improbables de Barbie.

-2004: Mattel annonce la rupture de Barbie et Ken après 43 ans de romance (notons qu’en 2004, on observe une hausse des divorces de 5% par rapport à 2003, en France). Peu de temps après, Barbie tombe amoureuse de Blaine, un bel australien, représentant ce que l’on peut appeler un « métro sexuels ».

De la poupée Barbie à la marque Barbie

Quand je vous dis Barbie vous pensez tous à la poupée élancée aux cheveux blonds et à la plastique parfaite !!Le succès de Barbie est devenu incontestable et incontesté ! Crée par la firme Mattel en 1959, elle n’est plus simplement qu’une poupée mais elle est l’effigie de tout un ensemble de produits marketing aussi différents les uns des autres.
Pour vous montrez la puissance commerciale de la firme Mattel il suffit de regarder son action en bourse. (Ci-dessous)

Mattel, pour développé la marque Barbie, a passé des contrats de partenariats avec divers groupes, tel que Disney. Elle a diversifié le produit Barbie en créant de nombreux accessoires pour les petites filles. On retrouve donc sur le marché, le sac d’école Barbie, la gomme Barbie, les crayons Barbie, le maquillage…
Mais Mattel n’arrête pas d’innover notamment dans un secteur en pleine expansion, l’informatique. Eh oui, aujourd’hui Barbie à son site officiel, vous pouvez même acheter pour vos enfants des jeux d’ordinateur qui met en scène la vie de Barbie. Cette poupée pourrait bien détrôner le père noël car le site reçoit environ dix miles lettres par semaine.
Mais le nouvel objectif de cette firme consiste à humaniser la poupée Barbie. En effet ils viennent de créer une poupée à la hauteur des petites filles pour je cite « qu’elles puissent échanger leurs vêtements ». Un autre effet de l’humanisation c’est la date d’anniversaire De la poupée Barbie. Comme un être humain elle a sa date de naissance, le 9 mars 1959. Nous pouvons aussi trouver dans les librairies, dans la partie livres pour enfants, sa biographie.
Mattel a su donc diversifier la marque Barbie en créant de nouveau produit toujours plus innovant les uns que les autres. Elle s’affirme aujourd’hui comme une des plus grande entreprise de jouets indétronée jusqu’alors. Mais peut être cela va-t-il changé, notamment avec l’apparition des poupées Bratz, plus réaliste que la poupée Barbie.

Les enfants préfèrent les belles femmes

Comme nous l’avons vu précédemment, le principal atout de Barbie est son aspect physique. Pas seulement parce qu’elle est censée représenter l’idéal féminin ; mais aussi parce qu’il semblerait que nous soyons tous sensibles à la beauté, et notamment les enfants.
Mais sa beauté ne s’arrête pas à son visage. En effet, il semblerait que nous soyons « programmés » pour apprécier certains critères physiques ; critères dont la poupée Barbie est, bien entendu, dotée.
Ces caractéristiques seraient celles acquises lors de notre évolution.
Par exemple, l’acquisition de la bipédie a entraîné une augmentation de la taille des jambes et du cou ; le fait d’être omnivore a modifié la forme de la mâchoire et la dentition…etc.
Les critères signes d’un développement avancé (ceux de Barbie) sont les plus appréciés. Ainsi, une expérience de A. Magro (chercheur aux Etats-Unis) a montré que les traits physiques qui plaisaient le moins étaient ceux présent chez nos ancêtres primitifs.En effet, une expérience faite à l’université de Exeter par le psychologue Alan Slater, a mis en évidence cette attirance. Selon l’expérimentateur, cela s’expliquerait par le fait que nous soyons attirés, dès la naissance, par un prototype de visage humain (si l’on fusionne par ordinateur des centaines de visages, on obtient des caractéristiques faciales très attrayantes). Et ce modèle servirait de repère pour les jeunes enfants.


Notre nature pourrait donc expliquer pourquoi on considère la poupée Barbie comme belle, et pourquoi cette beauté est le principal facteur de son succès commercial, notamment auprès des enfants.

Relation avec la Barbie

Relation avec Barbie®

La poupée est un jeu d’enfant au double sens du terme, c’est un jeu joué par les enfants et qui a traditionnellement pour objet de jeu un enfant. Mais avec Barbie® c’est aussi un jeu d’adulte, car Barbie® ne représente ni un bébé ni un enfant, mais représente une adolescente-adulte. Du coup ce pose la question du rapport entre la poupée et l’enfant.
Dans toute relation il y a une double influence, ici l’enfant vers Barbie®, ce que l’on appel : projection, et Barbie® vers l’enfant qu’on pourra appeler : l’identification

Le phénomène de projection : On peut parler ici de la fonction même du jeu. La petite qui manipule Barbie® va projeter en elle ses affects, ses sentiments, ses désirs etc.…le jeu permet une décharge des fantasmes et un contrôle relatif de cette décharge. On retrouve donc dans le jeu, dans une approche purement psychanalytique, les notions de condensation et de déplacement.
Définition de Laplanche et Pontalis : « Le terme de projection, dans un sens très général en neuropsychologie et en psychologie est utilisé pour désigner l’opération par laquelle un fait [...] psychologique est déplacé et localisé à l’extérieur [...] du sujet à l’objet. Dans le sens proprement psychanalytique, c’est une opération par laquelle le sujet expulse de soi et localise dans l’autre, personne ou chose, des qualités, des sentiments, des désirs [...] qu’il méconnait ou refuse en lui. »
On peut distinguer dans le jeu de la petite fille une projection de type œdipienne, avec sa Barbie, elle joue à la maman, remplace celle-ci en prenant son rôle.
Ensuite le terme d’identification : Décrit le mouvement inverse. En effet la petite fille peut s’identifier (inconsciemment ou consciemment) a la Barbie et adopter le message de celle-ci comme une norme…il faut être belle comme Barbie, faire carrière, être joyeuse etc... La barbie® serait un idéal a atteindre. Cette identification de l’enfant à la Barbie donna lieu à de nombreuse polémique sur l’influence néfaste de Barbie®.
Pour savoir si la Barbie a réellement une influence néfaste il convient de s’intéresser à « l’après Barbie® ».

L'après Barbie

Peut-on vraiment dire que les femmes portent des stigmates tels que le manques de confiance en soi, une mauvaise perception de soi-même, l’envi de perdre du poids, de faire carrière ou autre uniquement à cause du message véhiculé par Barbie ? Certes Barbie® à une influence qui peut être néfaste, sachant qu’elle instaure des critères de beauté surhumain, et un mode de vie de surconsommation utopique, mais cela est difficile de remettre en cause uniquement la poupée Barbie®. Il convient de replacer la poupée dans un contexte plus générale. La guète de la minceur ou de la réussite professionnelle est aujourd’hui véhiculée par les médias, la publicité, ou/et par la pression d’un conformisme sociale, ce mode de vie reflète l’idéal de la société en général.
D’un autre côté, son abandon représenterait un rite de passage, quelque peu symbolique, pour initialiser l’entrée de l’enfant dans le monde des adultes, c’est donc que la Barbie® possède une dimension évolutive.
Nous ne pouvons pas apporter de réponse instinctive à cette question, puisqu’il semblerait que certaine personnes vivent ce que l’on appelle « le syndrome Barbie® » alors que pour d’autre la Barbie® symbolisé un stade d’évolution.
Il convient pour avoir une idée plus approfondie de « l’influence Barbie » de se pencher sur l’avis de pédopsychiatre et psychologues, qui se sont eux-mêmes interrogé sur la possible influence de la poupée

Avis de pédopsychiatres

Alors…qu’en pensent les pédopsychiatres ? Ont –ils le même avis que les parents pour qui la poupée ne véhicule qu’un mode de vie néfaste et irréel ? Sont-ils plus nuancés ? Certains pédopsychiatres pensent que la poupée Barbie à une très mauvaise influence sur les enfants. Ils prennent comme exemple Cindy Jackson qui, à l’âge de 6ans a souhaité ressembler à son égérie. Aujourd'hui elle en est à sa quarantième opération chirurgicale.
C’est ce cas qui a poussé des scientifiques à étudier l’impact de la poupée Barbie chez Les filles de 5 à 8ans. Pour connaître exactement l’influence ils ont exposé à des petites filles des images de Barbie, des images neutres mais aussi des images d’une firme concurrente (La firme Emme).
Cette poupée de marque Emme à pour particularité d’avoir des formes rondes. Ils ont confectionné avec ces images un livre qui racontait l’histoire suivante :
Une jeune femme va acheter une robe pour un anniversaire. Ils ont lu cette histoire à 150 petites filles et leur ont donné ensuite un questionnaire sur l’image qu’elles avaient d’elles. A la suite de cette expérience ils ont trouvé que les filles exposées aux images de Barbie pendant l’histoire avaient par la suite une plus mauvaise image de leur corps, et souhaitaient être plus mince que les autres à l’âge adulte. Un effet que l’on ne retrouverait pas avec les images neutres et celles des poupées Emme. Ils constataient même l’effet inverse, l’impact négatif sur l’image de soi était lié à la poupée plus grosse.
Les scientifiques expliquent cette différence en fonction de l’âge. Les filles de 6ans seraient plus sensibles à l’effet négatif de la poupée car elles seraient en train de construire leur image corporelle. Au contraire les filles de 8 ans auraient terminé cette construction. Selon les scientifiques la poupée serait devenue une norme et se seraient les autres poupées qui produiraient un effet négatif.
Certains spécialistes soulignent même le rôle positif de la Barbie dans le développement des petites filles. Après la période où elles vont jouer à la maman avec leur poupée, ce type de poupée mannequin, grâce à ses accessoires va permettre de jouer au monde des adultes. Puis l’abandon de la Barbie va marquer l’entrée dans l’adolescence.
D’ailleurs, une étude de l’université de Bath a montré que cet affranchissement du monde des Barbie ne se fait pas sans dommage du côté de celles ci : décapitées, brûlées, torturées, passées au micro-onde… l’abandon de celle-ci se traduit souvent par un véritable rejet, sorte de rite initiatique pour entrer dans le monde des adultes.
Les pédopsychiatres ont donc un avis partagé sur Barbie. Ils reconnaissent que la poupée Barbie peu avoir un effet néfaste sur les petites filles mais qu’il ne faut pas s’inquiéter. La majorité des petites filles ont joué à la poupée Barbie et elles ne sont pas toutes devenues anorexiques.

conclusion

On peut conclure que la Barbie® reste un jeu qui a l’avantage de développer l’habilité des petits enfants, leur imagination et leur capacité à se projeter dans la peau d’un adulte.
Les études ont prouvé que ce passage enfant / adulte (adolescence) peut se symboliser par l’abandon de la Barbie® dans une sorte de « Je n’ai plus besoin de toi pour faire partie du monde des grands ».
L’étude de la Barbie® qui s’achève tend a prouver qu’il existe un véritable travail de cohésion entre la poupée et les mœurs de notre civilisation. Ce n’est pas juste une poupée qui possède quelques millions de sacs ou de vêtement, c’est poupée qui a travers son image reflète la société : elle s’adapte, elle suit les époques et les révolutions concomitantes.
Distinguons tout de même la différence subtile entre « reflet de la société » et « reflet de la perfection d’un conformisme social » : certes Barbie® « reflète la société » dans ses diversités ethniques et culturelles, cependant le fait que Barbie® soit l’icône de la meilleur des vies dans le meilleur des mondes : (Elle est belle, riche, a autant de professions que de chaussures et tout le monde est gentils)…renvoie nettement plus une image de perfection qu’a une image de société.
Gardons nous de révéler trop vite aux petites filles le fonctionnement de la vie réel.
A la question «Barbie® rend-elle complexé » citons donc l’explication qui dit que Barbie® est l’image d’un idéal de société et non l’inverse!